Le président Joe Biden a annoncé que l'un de ses premiers actes sera de ramener son pays dans l'accord de Paris, signé par plus de 180 nations dans lequel elles s'engagent à réduire les émissions polluantes de dioxyde de carbone (CO2), un gaz à effet de serre résultant de l'utilisation de combustibles fossiles. D'où la pertinence d'analyser la production d'hydrogène vert (à faibles émissions) et ce que son obtention à un prix compétitif pourrait signifier pour les économies des pays dont les finances reposent sur les exportations de pétrole. Ainsi, dans une vingtaine d'années au plus, à mesure que la technologie de captage des émissions solaires s'améliorera, la production et l'émission d'électricité par ce moyen, ainsi que par la production éolienne, rendront la production d'hydrogène vert compétitive, avec le potentiel de remplacer le pétrole. Ce ne sera pas facile, ni bon marché, mais tout porte à croire que c'est la direction que nous prenons.

En deux mots, le monde pourrait être alimenté par de l'électricité produite par les énergies solaire et éolienne, et la dégradation croissante de l'environnement pourrait être inversée, car l'énergie hydrogène n'émet aucun gaz à effet de serre et est l'élément chimique le plus abondant de l'univers. Jusqu'à présent, la majorité (qui est grise) est extraite des combustibles fossiles par craquage, ce qui génère des millions de tonnes de CO2. Le reste, qui est vert (pas plus de 5%), est obtenu par électrolyse, un procédé plus propre lorsque le courant provient de sources renouvelables (soleil, vent et eau) mais qui reste très coûteux à produire.

Que l'on s'en rende compte ou non, il y a une grande compétition technologique, territoriale et économique autour de la production de ce produit chimique. Nous ne pouvons oublier que le monde s'est vidé de son sang pour l'accès aux réserves de pétrole.

Il est donc probable que ces conflits se déplacent bientôt vers les pays qui ont des avantages en matière de gain solaire, de vitesse de vent élevée et d'eau vive.